Heidegger, à plus forte raison


«Une seule chose est nécessaire pour dialoguer avec les Penseurs, c'est que la clarté soit faite sur la façon dont nous les rencontrons. Au fond il n'y a ici que deux possibilités: d'abord, aller à la rencontre, ensuite, aller contre. Si nous voulons aller à la rencontre de la pensée d'un penseur, nous devons agrandir encore ce qu'il y a de grand en elle. Alors nous parvenons dans l'Impensé de sa pensée. Si nous voulons aller seulement contre la pensée d'un penseur, il faut que par cette volonté nous ayons déjà rapetissé ce qu'il y a de grand en elle.»
Martin Heidegger, Qu'appelle-t-on penser? (Was heißt Denken?)

«La terre est alors devenue petite, et sur elle sautille le dernier homme qui rapetisse tout. Son espèce est indestructible comme la puce; le dernier homme vit le plus longtemps.»
Friedrich Nietzsche, Prologue d'Ainsi parla Zarathoustra (Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen)



Parution aux éditions fayard du recueil Heidegger à plus forte raison, dont voici la quatrième de couverture:

La publication au printemps 2005 d'un livre au titre provocateur, Heidegger / l'introduction du nazisme dans la philosophie, n'aurait guère suscité, chez tous ceux qui connaissent quelque peu la pensée du philosophe, d'autre réaction que le silence si l'ouvrage en question, grâce à une campagne soigneusement orchestrée, n'avait été salué par les médias dominants comme un travail sérieux et objectif.
C'est la raison pour laquelle il s'imposait de montrer publiquement à quel point la tentative de porter si gravement atteinte à une pensée considérable n'a été possible qu'en contrevenant aux principes auxquels doit se plier tout travail philosophique digne de ce nom.
Heidegger, à plus forte raison se comprend donc d'abord comme une réplique. Ses auteurs prouvent, pièces en main et en observant scrupuleusement les règles strictes de la critique, que la thèse scandaleuse se réduit en réalité à un tissu d'approximations, d'erreurs, de contresens dont le ressort ultime est ce type d'incompréhension que provoque une malveillance compulsive. Compte tenu du soutien médiatique apporté à une accusation aussi extrême, il était indispensable que cette mise au point fût faite.
Mais il reste l'essentiel, qui est d'exposer positivement l'importance du travail de pensée que Heidegger nous a laissé à poursuivre. Car cette pensée, n'en déplaise à ses contempteurs, est probablement, encore à ce jour, l'une des seules capables de nous permettre de faire face à un nihilisme dont le déferlement est loin d'avoir pris fin avec l'effondrement du nazisme en 1945.

En réponse à la dernière entreprise en date de diffamation et de condamnation inquisitoriale à l'Index librorum prohibitorum: textes de Philippe Arjakovsky, Henri Crétella, Pascal David, François Fédier, Hadrien France-Lanord, Matthieu Gallou, Gérard Guest, Jean-Pierre Labrousse, François Meyronnis, Jean-Luc Nancy, François Nebout, Étienne Pinat, Nicolas Plagne, Alexandre Schild, Bernard Sichère, Éric Solot, Pierre Teitgen et Stéphane Zagdanski.

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