L'argument fantastique

L’argument fantastique. La preuve ontologique repose-t-elle sur une ambiguïté ?, un article de Cyrille Michon paru dans le numéro 17 de la revue Klēsis.

La preuve ontologique de l’existence de Dieu. Enregistrement de la conférence prononcée par Cyrille Michon à l'ENS le 12 mars 2007.

L'argument ontologique. Enregistrement de la conférence prononcée par Jonathan Barnes à l'ENS le 11 décembre 2006.

Le philosophe du dimanche

Jean Wahl, Ferdinand Alquié, Georges Canguilhem, Vladimir Jankélévitch, Yvon Belaval, Maurice de Gandillac, Alexandre Koyré, Jean Beaufret, Henri Birault, Étienne Gilson, Alexis Philonenko...
Lorsque je suis entré à l'Université de Clermont, en 1999, la mémoire de la tradition française de ces grands professeurs de philosophie n'était plus transmise et perpétuée. Pas même celle de l'enseignement clermontois de Michel Foucault, de celui de Gilles Deleuze qui rencontra Foucault à Clermont chez Jules Vuillemin en 1962, ou de celui de Henri Bergson, dont personne au Lycée Blaise Pascal ne nous apprit qu'il y avait été nommé professeur le 28 septembre 1883 et qu'il y enseigna jusqu'en 1888. La gloire de Bergson était tombée dans l'oubli dans la ville il avait rédigé l'Essai sur les données immédiates de la conscience. Dans La gloire de Bergson. Essai sur le magistère philosophique, François Azouvi demandait en 2007 : «Qui se souvient encore que Bergson a été un philosophe célèbre, le premier sans doute à ce degré ?».
Cet oubli est celui de la grande tradition française de l'enseignement philosophique, dont tous les grands noms sont tombés dans l'ignorance. L'histoire de ces grands professeurs reste encore à écrire.

À cet égard, la traduction française de l'ouvrage de Marco Filoni paru en 2008, Le philosophe du dimanche. La vie et la pensée d'Alexandre Kojève, apporte enfin aux amateurs de cette légendaire tradition une part importante de la culture dont ils ont été privés, car Alexandre Kojève a exercé une influence majeure sur la philosophie française d'après 1915, à partir de l'enseignement sur Hegel dispensé dans son séminaire à l'École pratique des hautes études au cours des années 1930 et recueilli, par les soins de Raymond Queneau, dans son Introduction à la lecture de Hegel, parue en 1947.

Dans cette perspective, France Culture rediffuse du 28 au 31 décembre 2010 cinq entretiens À voix nue que Christine Goémé mena en 1993 avec Maurice de Gandillac.
Il fut le condisciple de Sartre en classes préparatoires littéraires au lycée Louis-le-Grand et à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm. Parmi ses professeurs figuraient Georges Cantecor, qui lui fit découvrir Nietzsche pour contrecarrer son thomisme naissant, et Étienne Gilson, qui lui fit connaître Nicolas de Cues (1421-1464), ce philosophe de la Renaissance auquel il consacra sa thèse en 1941. L'influence de l'enseignement que Maurice de Gandillac dispensa pendant plusieurs décennies à La Sorbonne se fit sentir sur plusieurs générations de philosophes. De 1946 à 1977, il y dirigea notamment les premiers travaux de Michel Foucault, Jacques Derrida, Jean-François Lyotard, Louis Althusser et Gilles Deleuze - dont il dirigea la thèse principale, Différence et répétition, en 1969 -, alors qu’ils étaient étudiants. Il fut également le premier traducteur en français de Walter Benjamin.

Le 31 décembre 2010, dans l'émission Sur les docks, France Culture diffuse également Champs libre : «Pontigny-Cerisy, légendes d'un siècle», un documentaire d'Alexandre Breton et Guillaume Baldy.

Manuscrits de Bernau sur la conscience du temps

L'existence des «Manuscrits de Bernau» sur la conscience du temps fut révélée pour la première fois publiquement par Heidegger, en 1928 dans sa préface aux Leçons sur la phénoménologie de la conscience intime du temps. Ces Manuscrits, écrits par Husserl à Bernau (Forêt Noire) en 1917/18, sur la base d'une compilation faite par Edit Stein, sont restés inédits du vivant du philosophe, bien qu'ils aient été confiés, dans les années trente, à Eugin Fink en vue de la publication. Pour plusieurs raisons, dont la complexité des textes n'est pas la moindre, Fink n'en vient pas à bout, et après guerre, y renonça.
Husserl considérait en effet ces manuscrits comme son «ouvrage principal» qui, restés dans les cartons des Archives de Louvain, sont entrés dans la légende pour le milieu des phénoménologues - puisqu'ils étaient censés contenir les clés de l'œuvre entière. Il aura fallu le travail persévérant de Rudolf Bernet et Dieter Lohmar pour que l'ouvrage (une sélection parmi la masse des manuscrits) paraisse enfin, en 2001, dans la collection des Husserliana. Cette édition critique est celle qui est publiée ici en traduction française par les éditions Jérôme Millon.

Sans objet. Capitalisme, subjectivité, aliénation

À l'occasion de la parution de Sans Objet / Capitalisme, subjectivité, aliénation, le dernier ouvrage de Franck Fischbach, auteur de L'être et l'acte. Enquête sur les fondements de l'ontologie moderne de l'agir (Vrin), Élodie Pinel a recueilli les propos de l'auteur lors d'un entretien.

Dans Sans objet, vous vous mettez en quête d’une définition de l’aliénation : quel est l’enjeu d’une juste définition de cette notion ? Le propos de ce texte est-il de réviser les conceptions erronées qui en ont été élaborées, comme vous le faites pour celle de Lukacs par exemple, ou y a-t-il là une portée autre que seulement historique ?

Entretien avec Pierre Aubenque

À l'occasion de la parution du dernier ouvrage de Pierre Aubenque, Problèmes aristotéliciens. Philosophie théorique, dont le sommaire est consultable en ligne, Élodie Pinel a interrogé l'auteur du Problème de l'être chez Aristote lors d'un entretien :

Vous démontrez, dans un des articles reproduits dans cet ouvrage, l’inauthenticité du livre Κ de la Métaphysique. Pouvez-vous rappeler ici sur quels éléments s’appuie votre raisonnement ? L’absence de toute référence aristotélicienne à un être divin rend-t-elle obsolètes les lectures théologiques qui furent faites de son texte ?

Albert le Grand

Le site ALBERTI MAGNI E-CORPUS permet de consulter et de télécharger l'ensemble des œuvres d'Albert le Grand dans l'édition Auguste Borgnet (Opera omnia, Paris, 1890-1899, basée sur), les 21 volumes de l'édition Pierre Jammy (Lyon, 1651), quelques autres écrits qui ont été édités individuellement, et de faire des recherches électroniques à l'aide d'un moteur de recherche muni d'opérateurs booléens dans une base de données regroupant 24 de ces œuvres.
Certains* des textes des volumes proposés au téléchargement sont d'ores et déjà accessibles dans la nouvelle édition critique (parfois dite Editio Coloniensis), commencée en 1951 et dirigée par l’Albertus-Magnus-Institut de Bonn, qui présente un texte beaucoup plus fiable mais qui ne sera pas terminée avant plusieurs autres décennies. Les volumes 13, 15, 16, 17, 36 et 37 de l'édition Borgnet, qui ne contiennent que des textes inauthentiques, ne sont pas inclus dans cette liste.

Supervision du projet : Bruno Tremblay (Department of Philosophy, St. Jerome's Universty), en collaboration avec David Porreca (Department of Classical Studies, University of Waterloo) et Frank Tompa (School of Computer Science, University of Waterloo), et avec Brenda Lauritzen, Margaret McCarthy, Lillian Wheeler, Tyler Flatt, Aoife Richmond et Shadab Rashid.

Compléments de substance. Études sur les propriétés accidentelles offertes à Alain de Libera

À l’occasion du soixantième anniversaire d’Alain de Libera, une trentaine de collègues de France et de l’étranger ont souhaité, par une série d’études d’histoire de la philosophie et de métaphysique, saluer son oeuvre scientifique et lui offrir un témoignage d’amitié. L’histoire de la métaphysique étant l’un des points cardinaux du travail philosophique d’Alain de Libera, à qui l’on doit notamment de magistraux ouvrages sur les universaux, il a semblé judicieux d’étudier ces entités mineures mais néanmoins indispensables qui viennent compléter la substance pour constituer l’individu : les propriétés accidentelles.
La question des accidents est ici étudiée sur la longue durée – d’Aristote à la métaphysique analytique contemporaine, avec une attention particulière portée aux discussions médiévales – et sous ses différents aspects : ontologique, sémantique, épistémologique et psychologique. Sont ainsi abordés des problèmes philosophiques aussi fondamentaux que ceux induits par les catégories aristotéliciennes de qualité et de relation, les tropes, la causalité, l’individuation.

Le volume de 480 pages comprend des contributions de : L. Bianchi, J. Biard, O. Boulnois, A. Boureau, J.-B. Brenet, J. Brumberg-Chaumont, B. Cassin, L. Cesalli, J.-Fr. Courtine, R. Cross, M. Deguy, S. Ebbesen, P. Engel, Chr. Erismann, J. Hamesse, M. Hoenen, R. Imbach, J.-L. Labarrière, J. Marenbon, J.-L. Marion, C. Michon, B. Mojsisch, K. Mulligan, F. Nef, Cl. Panaccio, D. Piché, I. Rosier-Catach, A. Schniewind, J.-L. Solère et L. Sturlese

Parution le 3 octobre 2008.